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Quelle est la capitale de la Bolivie ? Sucre ou La Paz ? Epineuse question qui partagent les boliviens eux-mêmes. Et pourtant la réponse est assez claire, comme nous allons le voir.
Après avoir visité La Paz en introduction, et le lac Titicaca, fait un saut au Pérou, et notamment au Machu Picchu, puis la découverte du Salar d’Uyuni, il est temps de découvrir Sucre.
Après 2h30 de trajet depuis Potosi et ses mines d’argent, avec notre chauffeur à la conduite douteuse (pour ne pas dire dangereuse), tout en engloutissant des feuilles de coca de manière mécanique, nous arrivons à Sucre.
Plus basse en altitude Potosi (2800 mètres au lieu de 4050 mètres) ou La Paz, le climat évolue. On retrouve du soleil et la température est plus agréable. Et pour l’occasion, il s’agissait de l’Entrada folklorica de la virgen de Guadalupe.
Cette fête a duré tout le temps de notre séjour dans la ville.
Sommaire
Sucre et la Casa de la Libertad : est-elle la capitale de la Bolivie ?
Lors de votre visite du centre ville de Sucre, allez donc faire un tour à la Casa de la Libertad. Présente sur la Plaza 25 de Mayo, centre névralgique de la ville, elle est un incontournable dans l’histoire de la Bolivie. Compter 15 bolivianos pour l’entrée.
Là encore, nous avons eu la chance d’avoir une guide parlant français pour la visite. On peut ainsi découvrir le véritable traité d’indépendance, signée en 1825, après la guerre menée par Simon Bolivar.
C’est d’ailleurs en son hommage que le pays porte son nom. Son frère d’arme, le maréchal Antonio José de Sucre a, quant à lui, donné son nom à la capitale.
Car oui, Sucre est bien la capitale de la Bolivie, comme cela est inscrit dans la Constitution.
Bien qu’on pense le contraire, La Paz n’est “que” la capitale administrative. Cependant, elle possède deux pouvoirs sur trois, Sucre ne possédant que le pouvoir judiciaire.
Cette scission entre les deux villes est liée à une guerre civile, qui a vu la victoire des libéraux paceños face aux conservateurs sucrenses. L’instabilité du pays est d’ailleurs assez marquée, puisque l’on apprend qu’en un siècle, il y a eu 58 coups d’état et 65 présidents.
Si vous souhaitez connaitre l’histoire du pays, nous ne pouvons que vous conseiller les deux heures de visite de la Casa de la Libertad. De plus, cet ancien édifice des Jésuites est très beau et chargé en histoire.
Centre-ville de Sucre
Depuis 1991, Sucre a été inscrite au patrimoine de l’Humanité à l’UNESCO. De ce fait, la ville garde son héritage colonialiste et est très bien entretenue. Nombreuses sont les maisons aux façades blanches, illuminées par le soleil.
N’hésitez pas à flâner dans le centre ville, et découvrez sa magnifique cathédrale :
Son musée militaire :
Ou encore son marché :
Ce sera l’occasion de faire une pause et de profiter d’un bon jus de fruits, fraîchement pressés sous vos yeux.
En descendant la Calle Arenales, vous arriverez au parc Bolivar. En son centre, vous trouverez une tour Eiffel, conçue par Gustave Eiffel lui-même. Il ne s’agit pas d’une réplique de notre symbole parisien, mais bien d’une conception spécifique, ce qui en fait un modèle unique.
Certains vous diront qu’elle n’a pas grand intérêt, mais c’est toujours intéressant de voir un morceau de France à 10 000 kilomètres de la métropole.
Sur les hauteurs de Sucre
Un peu en dehors du centre-ville, il existe un belvédère, vous permettant d’avoir la vue sur toute la ville, la Recoleta. Pour cela, rendez vous à l’angle de la calle Espaňa et de la calle San Alberto. Prenez la ligne de bus n°7 et descendez à la calle Pedro Anzures de Camporedondo.
Vous arrivez alors à la Plaza Pedro Anzures. D’un côté, vous trouverez le Museo de la Recoleta.
Il abrite notamment un cèdre millénaire. Il s’agit de l’un des rares cèdres ayant survécu de l’époque colonialiste. En effet, autrefois abondant, le cèdre a été quasiment exterminé par les espagnols.
De l’autre, vous trouverez le point de vue sur la ville :
Y aller en fin de journée permet de profiter du coucher de soleil.
Tarabuco, dépaysement à quelques encablures de Sucre
Si vous restez trois jours à Sucre (ce qui est bien), prenez donc une demi-journée pour vous rendre à Tarabuco. Comptez environ 210 bolivianos, avec le trajet et le guide/chauffeur. D’une part, vous profiterez d’un endroit beaucoup moins touristique et d’autre part, d’un dépaysement total.
Sur le trajet (environ 45 minutes), vous aurez l’occasion de découvrir les vallées centrales :
L’entrée de la ville ne passe pas inaperçue :
Le principal intérêt de Tarabuco, réside dans son marché. Il s’agit de l’un des derniers marchés typiques de la Bolivie :
Tous les paysans jusqu’à 50 kilomètres à la ronde viennent à Tarabuco, pour échanger le fruit de leur culture. Echanger, car ici, le troc est encore légion et il n’est pas rare de voir un échange de pommes de terre contre des oignons, ou autre.
Vous pourrez également voir le piment aji, typique de la région :
Mais de nombreux tisserands indépendants sont présents, vous permettant de voir ce long travail. Plus les motifs sont travaillés et plus le tarif des aguaios est élevé. Chacun de ces aguaios raconte des scènes de la vie courante des paysans.
Il faut déjà rentrer à Sucre, le temps ne cesse de défiler et la fin de notre voyage s’accélère. Il ne reste plus qu’à refaire notre valise et prendre l’avion pour revenir à la Paz.
Où dormir à Sucre ?
Pour cette dernière ville de Bolivie que nous avons visité, nous avons opté pour un lieu atypique, puisqu’il s’agit du … consul de France :
La villa Francesa est ainsi ouverte au grand public et vous offre quelques hébergements. C’est le consul honoraire qui vous ouvrira et vous accueillera.
Vous accédez alors à un joli petit patio :
Les chambres sont un peu vieillottes mais correctes et parfaitement au calme. De plus, vous êtes situés à 5 minutes à pied de la Plaza 25 de Mayo.
Comptez 100 bolivianos (environ 12€) la chambre, sans petit-déjeuner.
Où manger à Sucre ?
Nous vous proposons également quelques adresses pour votre pause repas dans la capitale constitutionnelle :
- Resto Florin : une ambiance de pub, quelques tables, voici le resto florin qui vous offre une cuisine simple, bon marché et goutue.
- La Taverne : il s’agit du restaurant de l’Alliance Française, avec une cuisine soignée et un cadre très agréable. A noter des concerts le vendredi soir
- Cosmo Café : si le cadre est simple, le repas n’en reste pas moins correct pour un tarif plus que raisonnable
- La Posada : restaurant fort sympathique qui offre un petit patio où il est agréable de prendre sa pause repas. Le dimanche midi, un buffet froid est servi en entrée.
- Metro Café : parfait pour prendre un petit-déjeuner ou boire un verre, face à la Plaza 25 de Mayo.
Retour à La Paz
Un taxi et 50 bolivianos plus tard, nous voici à l’aéroport de Sucre. Petite particularité, il faut payer la taxe d’aéroport, qui n’est pas comprise dans le billet. Elle coûte 11 bolivianos. Un tampon sera fait sur votre billet, prouvant que vous vous êtes acquittés de cette taxe obligatoire.
Le temps de revenir à La Paz, de souffler un peu et le lendemain nous reprenons déjà l’avion. Mais cette fois, cela sonne également le glas de la fin de notre voyage et le retour en France.
Mais comme un dernier au revoir, le Huayna Potosí nous salue :
Avant que ce ne soit à on tour l’Illimani :