Le Salar d’Uyuni en Bolivie, plus grand désert blanc sur Terre

Voyager en Bolivie est très enrichissant et réserve de belles surprises. Parmi elles, en voici une que la Nature nous offre à grands bras ouverts : le Salar d’Uyuni. Il s’agit, ni plus ni moins, que du plus grand désert de sel du monde, avec une superficie de 10 582 km².

Visiter un désert me direz-vous ? Quel est l’intérêt après tout ? Une vaste étendue, monotone, sans grand intérêt ? Détrompez-vous ! Car le Salar d’Uyuni réserve de nombreuses surprises. A la fois dangereux et fascinant, il faut savoir le dompter et le respecter.

Après le fabuleux lac Titicaca, la surprenante capitale Sucre et avant les mines d’argent de Potosi, il est temps de découvrir ce désert blanc.

Salar d’Uyuni, comment s’y rendre ?

Situé dans le sud du pays, nous avons opté pour l’avion pour nous y rendre depuis La Paz, que nous venions de visiter. Il s’agit de la solution la plus rapide et la plus simple.

Il existe bien la solution du bus, depuis la Paz, mais il s’agit d’un trajet de plus de 14h. Et malheureusement, ce trajet ne comporte pas vraiment d’intérêt touristique. De ce fait, l’avion se présente comme la meilleure option pour rejoindre le Salar d’Uyuni.

En seulement 50 minutes, vous faites le trajet. Cela vous permet d’atterrir vers 9h30 et de pouvoir commencer votre trip du jour. Et cela permet de découvrir le Salar depuis les airs :

salar uyuni vue du ciel

A votre arrivée, c’est le ballet des chauffeurs de 4×4. Le nôtre nous y attendait. Nous avions déjà réservé à l’avance notre circuit. Il nous en a coûté 3200 bolivianos. Cela comprend le 4×4 avec guide, le circuit du jour, le repas du midi et le trajet du lendemain jusqu’à Potosi.

Il ne reste plus qu’à embarquer les bagages et c’est parti !

Colchani, première étape du Salar d’Uyuni

Après avoir quitté la ville d’Uyuni, qui parait comme posée au milieu de cette vaste étendue déserte, nous roulons 20 minutes. Nous atteignons alors le petit village de Colchani.

Ici, c’est la production de sel qui faisait vivre les habitants. Désormais, on peut ajouter le tourisme.

Vous pourrez donc visiter une petite “fabrique” de sel et on vous expliquera les différentes étapes, entre le ramassage, le séchage et le broyage de cet or blanc.

salar uyuni production sel

Vous pourrez même vous prendre au jeu du remplissage du petit sac de sel. Compter 1 boliviano (oui oui 1 boliviano) le petit sac de sel.

A l’extérieur, sur (l’unique) rue principale, de nombreux étals sont présents. Vous pourrez évidemment acheter du sel, mais également des petits objets originaux, sculptés en sel.

Mais il est temps de partir à la découverte du désert, à proprement parler.

Bienvenue sur le Salar d’Uyuni : du sel, encore du sel

A la sortie du village, nous roulons quelques minutes et découvrons une zone de production de sel :

road trip salar uyuni

C’est l’occasion de ramasser un peu de sel brut :

Nous continuons un peu plus loin avec les sources d’eau … froide. Et pourtant, celles-ci bouillonnent.

sources eau salar uyuni

Vous pouvez mettre vos mains, sans aucune crainte. Elles seront juste “un peu” salées. Sous le Salar, de nombreuses sources coulent sous l’épaisse couche de sel et remontent parfois à la surface comme ici. Cette couche de sel peut aller jusqu’à une centaine de mètres selon les endroits.

Retournez-vous, et tout autour, c’est une immense étendue de sel qui vous entoure. Elle est tellement plate qu’elle est le lieu de calibrage des altimètres des satellites d’observation.

panorama salar uyuni

Autre conséquence de cette platitude, lorsqu’il pleut, l’eau recouvre entièrement le sol sur quelques centimètres. C’est alors un véritable miroir qui s’offre au visiteur. Mais nous le verrons un peu plus tard.

Le Salar d’Uyuni, nouveau terrain de jeu pour le Dakar

Depuis 2014, le Salar d’Uyuni voit passer le Dakar. Au début, ce n’était que les motos, désormais, ce sont tous les véhicules. Evidemment, se pose la question de la protection de cet environnement fragile. Mais c’est une volonté d’Evo Morales que de voir passer le Dakar sur le Salar. Il veut ainsi montrer au monde l’image d’une Bolivie majestueuse, avec des paysages à couper le souffle.

Posé au beau milieu de rien, c’est ainsi que vous trouvez une immense statue de sel, avec le symbole du Dakar :

salar uyuni dakar

Juste quelques dizaines de mètres derrière ce monument, c’est une forêt de drapeaux qui se dresse. A peu près toutes les nationalités (et autres régions nationalistes) sont présentes :

drapeaux monde salar uyuni
salar uyuni drapeaux monde

Un hôtel est également présent. La particularité de cet hôtel est d’être entièrement construit en sel. Certes, il est assez petit et n’offre que très peu de chambres mais il est tout à fait possible d’y dormir :

salar uyuni hotel dakar

Tout autour de nous, c’est le désert à perte de vue :

salar uyuni désert blanc

Mais désormais, c’est un géant qui nous attend.

Au pied du Cerro Tunupa

Nous continuons notre voyage en 4×4 pendant 40 minutes. C’est l’occasion de discuter un peu avec notre guide qui nous explique les origines de la formation de ce lac.

Au loin, un géant commence à se dessiner :

cerro tunupa

Il s’agit du volcan Cerro Tunupa, culminant à 5320 mètres. A ses pieds, c’est le village de Coqueza qui s’y trouve. En entrant, on se croirait presque dans un village abandonné. Seules quelques âmes y vivent.

Avec notre excursion, sont compris les billets pour le petit musée local. Ne disposant que d’une seule salle, la visite est assez rapide. Vous découvrirez ainsi la présence de quelques civilisations précolombiennes sur ce lieu. Malgré la rudesse du climat, ils ont réussi à vivre sur ce lieu, grâce notamment à la culture de la quinoa.

C’est l’heure du repas. Notre guide nous invite à nous rejoindre dans un petit hôtel de la ville où un autre groupe de touristes est déjà en train de manger. Pendant notre visite du musée, il a dressé la table. La nourriture est locale, très bonne et en portions largement suffisantes.

Après cette pause, nous reprenons la voiture et nous partons en direction du volcan. Malheureusement, nous ne pourrons pas monter jusqu’au Cerro Tunupa. L’excursion jusqu’à son sommet demande 4 heures et il faut partir le matin de bonne heure.

Après 10 minutes de piste, nous arrivons à un belvédère, nous offrant une belle vue sur le Salar :

salar uyuni depuis cerro tunupa

Notre guide nous invite à prendre un petit chemin. Il mène à une grotte un peu particulière. Il s’agit d’un tombeau contenant des momies, datées de 700 ap. J-C.

salar uyuni momie

Aujourd’hui encore, les villageois pratiquent encore les offrandes, notamment en feuilles de coca. L’accès à la grotte est contrôlée, pour éviter toute dégradation de ce site hors du commun.

Le Salar d’Uyuni ou comment n’avoir aucune perspective

A la sortie de Coqueza, vous pourrez voir quelques marécages, avec des flamants roses :

salar uyuni flamants roses

Et de nouveau, vous replongez dans l’immensité du Salar et son inhospitalité. C’est ainsi qu’après quelques dizaines de minutes de roulage dans ce désert, vous vous trouvez au milieu de rien.

C’est l’occasion de s’arrêter et de pouvoir effectuer des photos un peu particulières. En effet, l’absence d’horizon (autre que du sel) empêche d’avoir une perspective telle qu’on la connait.

De ce fait, on peut se permettre des photos pour le moins étonnantes :

A ce petit jeu, notre guide Fernando a été de la partie, n’hésitant pas à s’allonger pour prendre les photos et nous proposer quelques clichés farfelus.

Mais après cette pause détente, continuons notre expédition.

Incahuasi, une île au milieu du Salar d’Uyuni

Mais dans ce désert blanc, le Salar nous réserve quelques surprises, dont une piquante : Incahuasi, l’île aux cactus.

Au milieu de rien se dresse une île, du quechua « la maison de l’Inca », remplie de cactus. Depuis Coqueza, il a fallu 35 minutes de voiture.

salar uyuni arrivée incahuasi

Notre guide se gare en bas et nous laisse une heure de quartier libre. Nous en profitons donc pour visiter cette île pour le moins particulière. Notre billet d’entrée sur le site est compris dans l’excursion.

Nous nous retrouvons donc à grimper au milieu de cette forêt de cactus, avec une vue imprenable sur le Salar. En fond de décor, le volcan Cerro Tunupa :

salar uyuni panorama depuis incahuasi

Etant à 3800m d’altitude, la manque d’oxygène se fait évidemment sentir. Mais qu’importe, le lieu est tellement magique.

Pour la petite histoire, les cactus grandissent d’un centimètre par an. Le plus grand de ces cactus mesure 12 mètres. Je vous laisse faire le calcul 😉

Après environ 15 minutes, vous arrivez au sommet de l’île. Vous avez alors une vue à 360° sur le Salar :

salar uyuni vue depuis incahuasi

Mais le temps passe vite et il faut redescendre. Quelques cactus nous offrent des sculptures naturelles :

cactus salar uyuni

Profitons-en pour nous éloigner un peu et avoir une vue d’ensemble de l’île :

Mais l’horloge ne cesse de tourner et tout doucement, nous glissons vers le soir.

Nous remontons dans le 4×4 et repartons pour 40 minutes de trajet. Cela nous permet de profiter des paysages uniques du Salar :

Malgré le fait qu’il y ait du sel à perte de vue, nous n’arrivons pas à nous lasser de ce spectacle.

Coucher de soleil sur le Salar d’Uyuni

Finalement, nous arrivons à une extrémité du Salar, où l’eau stagne sur quelques centimètres. Lors de la saison des pluies, le niveau peut aller jusqu’à une dizaine de centimètres. Cela donne un magnifique effet de miroir :

panorama salar uyuni

Mais le soir commençant à arriver, le froid se fait sentir. Malgré tout, notre guide Fernando insiste pour que nous restions jusqu’à la tombée du soleil, vers 18h30. Et c’est vrai que le spectacle est juste magnifique, avec des couleurs sublimes.

Que dire de plus ?…

Après ce spectacle unique, nous gagnons notre hôtel, El Palacio de Sal. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un hôtel de sel. Mais nous développerons un peu plus bas cet hébergement pour le moins inédit.

Cimetière de trains d’Uyuni

Le lendemain matin, le Salar nous réserve une dernière surprise : le cimetière des trains d’Uyuni.

La ville est un nœud ferroviaire, grâce au transport de minerais et notamment de l’argent. Au fur et à mesure, les locomotives, reliques de la fin du XIXè, début XXè siècle, ont été abandonnées au profit des machines diesel. Au fil des années, ce cimetière de locomotives et wagons s’est constitué.

On y trouve une file abandonnée de machines :

locomotive salar uyuni

Le temps fait lentement son travail, faisant rouiller ces monstres de métal :

cimetière trains salar uyuni
salar uyuni locomotives abandonnées

Pour cet ultime arrêt, les locomotives nous offrent une vision presque irréelle de fantômes de métal :

salar uyuni locomotive
salar uyuni cimetière trains

Cet endroit est pour le moins surprenant et inattendu. Le Salar d’Uyuni représente une étendue blanche et pure. On oublierait presque la présence de l’homme. Mais ici, ces machines abandonnées nous rappellent vite le contraire.

A la fois lugubre et énigmatique, ce lieu a quelque chose d’envoûtant. Prenez le temps de vous y arrêter et de contempler ce ballet immortalisé à tout jamais des machines d’un autre temps.

Salar d’Uyuni : où dormir et manger ?

Au beau milieu de ce désert de sel, on pourrait se poser la question de comment loger et dormir. Mais il existe tout de même un petit complexe hôtelier, qui permet aux touristes de prendre un peu de repos.

C’est sans conteste l’hôtel le plus cher de notre séjour, mais également le plus magique. Le Palacio de Sal porte bien son nom.

Mais pourquoi avoir choisi le Palacio de Sal ?

Vous voici dans un hôtel entièrement construit en sel, à la blancheur immaculée. Lorsque vous rentrez dans le hall, vos yeux sont émerveillés par le spectacle.

Votre chambre sera également un régal pour les yeux, entièrement construite en sel.

Vous pouvez lécher les murs (oui j’ai fait l’expérience…), ils sont bien en sel, tout comme le sommier du lit.

Vous êtes au beau milieu du Salar, avec le sel à perte de vue. L’ambiance générale y est très relaxante, avec quelques poêles à bois ici et là, dans les couloirs.

Préférez le repas du soir, directement à l’hôtel. Ce dernier étant isolé, il vous sera difficile de trouver un endroit où vous restaurer à proximité, nécessitant obligatoirement un taxi. Et le buffet est bien fourni, tout comme celui du petit déjeuner.

Compter environ 100€ la nuit. Certes, cela peut paraître un peu cher, mais vous n’aurez pas l’occasion de dormir dans un hôtel de sel tous les jours… Alors laissez-vous tenter.

Voyage en Bolivie - Incahuasi

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